L'étude du vieillissement montre clairement que les verres de spins sont hors-équilibre, non stationnaires, quelle que soit la patience de l'expérimentateur. Il est dès lors intéressant de vérifier si le théorème de fluctuation-dissipation (FDT), valable de façon très générale dans les systèmes stationnaires, est ici toujours valable.
Les premières comparaisons entre la densité spectrale des fluctuations de l'aimantation d'un échantillon de verre de spin et la partie dissipative de la susceptibilité ont montré un accord satisfaisant entre les mesures faites et les prédictions par FDT [1].
Depuis des progrès théoriques sur la dynamique des systèmes vitreux prédisent une violation de FDT [2], introduisant un facteur de violation dépendant de la fréquence étudiée et du temps passé dans la phase verre de spin. Certains modèles permettent même de faire un lien entre ce facteur de violation et le paramètre d'ordre de la phase verre de spin, qui est mesuré indirectement par d'autres expériences [3].
Ces résultats nouveaux ont été
vérifiés numériquement dans plusieurs modèles,
il leur reste à passer l'épreuve expérimentale. De
premiers résultats ont été récemment obtenus
dans du glycérol et des gels en formation via des mesures de constante
diélectrique
[4], mais il n'y a pas encore
de résultats sur les verres de spin. C'est pourquoi une nouvelle
expérience est en cours, devant permettre une analyse plus détaillée
de FDT dans ces milieux, par des mesures plus facilement comparables des
fluctuations et de la réponse de ces systèmes à une
excitation.